
Alors que le « Pacte » du ministre Ndiaye s’est vu rejeté par l’ensemble des syndicats, ce dernier invite les organisations syndicales à un groupe de travail mercredi 29 mars afin de présenter 3 projets de décrets pour mettre en œuvre la loi Rilhac sur la direction d’école.
La totalité des directeurs sera désormais nommée par une commission
Désormais, la fonction de directeur sera un « emploi ».
Certains postes de direction étaient déjà « profilés » tels que les directions 100% déchargées en école prioritaire, les directions d’écoles d’applications, dans certains départements. Avec ce décret, la totalité des affectations des « emplois » de direction sera soumise à commission et donc « à la tête du client ».
On peut lire dans les projets de décrets :
« Les candidatures aux emplois de directeur d’école sont adressées au directeur académique des services de l’éducation nationale dont relèvent les instituteurs et professeurs des écoles. Elles font l’objet d’un avis motivé de l’inspecteur de l’éducation nationale de la circonscription. »
« Les candidatures aux emplois de directeur d’école sont soumises à l’avis d’une commission départementale présidée par le directeur académique des services de l’éducation nationale ou son représentant et comportant un inspecteur de l’éducation nationale ainsi qu’un directeur d’école justifiant d’une expérience professionnelle suffisante en cette qualité. »
Pour un contrôle des directeurs/trices sous pression
« Les directeurs d’école sont évalués après trois ans d’exercice dans leurs fonctions puis une fois tous les cinq ans. L’évaluation est conduite par l’inspecteur de l’éducation nationale de la circonscription dont ils dépendent. Elle porte sur l’exercice des fonctions de directeur d’école, donne lieu à un entretien et fait l’objet d’un compte rendu écrit. »
« Les instituteurs et professeurs des écoles nommés dans l’emploi de directeur d’école peuvent se voir retirer cet emploi par le directeur académique des services de l’éducation nationale, dans l’intérêt du service. »
Une évaluation spéciale pour les directeurs/trices au bout de 3 ans puis tous les 5 ans, ce sont des moyens supplémentaires de faire pression sur la direction d’école et les placer dans une situation d’ « obéissance » à l’institution. Placés sur un siège éjectable, les directeurs/trices devront répondre aux instructions institutionnelles et gouvernementales sagement sous peine de se voir être retirés de la Liste d’Aptitude.
Des tâches supplémentaires contre la « carotte » d’une bonification d’ancienneté
« L’emploi » de directeur est également associé à des responsabilités accrues dans le cadre des contre-réformes menées par le ministre. Les directeurs feraient désormais partie du conseil école-collège, devraient identifier les besoins en formation de leurs collègues et proposer eux-mêmes des formations, présenter les modalités d’inclusion des enfants en situation de handicap dans les conseils d’école (au moment où des milliers d’élèves sont privés de places dans les établissements sociaux et médico-sociaux)…
Alors que depuis plusieurs années et suite au suicide de Christine RENON, les directeurs et directrices demandent un allègement des tâches et une aide administrative/humaine, le ministre augmente leur charge de travail et leur responsabilité.
En échange de ces nouvelles contraintes et de l’évaluation permanente qui pèseraient sur leurs épaules, les directeurs bénéficieraient d’une « bonification d’ancienneté de 3 mois par année d’exercice dans l’emploi de direction ». Cette annonce est bien loin de répondre à la revendication de 100 points d’indice supplémentaires pour tous les directeurs exigée par le SNUDI-FO.
Le SNUDI FO exige le retrait de la loi Rilhac et de ses décrets ! Retrait de la réforme Macron-Borne sur les retraites !
Le SNUDI FO oppose ses revendications aux projets destructeurs du ministre et du gouvernement :
· L’abrogation de la loi Rilhac et de ses décrets d’application !
· La satisfaction des revendications des directeurs d’école (augmentation des décharges pour toutes les écoles, une aide administrative statutaire dans chaque école, augmentation de 100 points d’indice pour tous, allègement des tâches et le maintien du décret de 1989) !
Le SNUDI-FO rappelle que bloquer la réforme des retraites serait un point d’appui formidable pour obtenir l’abrogation de la loi Rilhac et de toutes les mesures visant à détruire l’Ecole et remettre en cause son fonctionnement.
Le SNUDI-FO invite les personnels à se réunir au sein de leurs écoles et à organiser la mobilisation par la grève jusqu’à satisfaction et ce dès le mardi 28 mars, à l’appel de la totalité des organisations syndicales.
Trouvez le Compte rendu du Groupe de Travail ministériel du 29 mars 2023 concernant les projets de décrets d’application sur la direction d’école (loi Rilhac).
23-03-30-CR-GT-Loi-Rilhac